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Hebrew to French: על החיים ועל המוות - Yoram Kaniuk - A la vie, à la mort
Source text - Hebrew אחרי הדברים האלה – אחרי המחלה ואחרי המוות ואחרי הכאב ואחרי הצחוק ואחרי הבגידה ואחרי הזקנה ואחרי החסד והאהבה ואחרי בן כסיל תוגת אמו ואשת חיל שנמצאה לי ביופי בתוך התהום – אחרי כל אלה התעוררתי לתוך נים לא נים שבו שהיתי ארבעה חודשים. והיה רע והיה טוב והיה עצוב והיה אבוד והיה נס והיה מה שהיה ולא היה מה שלא היה ויכול היה להיות, ונזכרתי. היה לילה. לילה סתום בלילו. עברתי אותו בחלומות קשים והתעוררתי הלום שינה, הייתי בריא, בביתי ברחוב ביל"ו 13, ופתאום נזכרתי שבלילה חלמתי על מברגים. לא היה לי שום צורך במברג ולכן לא חיפשתי ולא מצאתי, אבל במקום שהמברג יכול היה להיות לו רק היה, מצאתי מפה ישנה של תל אביב, וכיוון שהמפה כבר היתה בידי, נטשתי אותה, והלכתי לשתות קפה ואכלתי קרואסון שכאן נקרא קוראסון וחזרתי הביתה, למפה, וחשבתי לחפש את הרחוב שאני מתגורר בו. פרשתי את המפה על השולחן ושוטטתי באצבעי עד שצנחה, אבל לא על רחוב ביל"ו היכן שאני גר ולא בפינה הקרובה בבלפור-שדרות רוטשילד, היכן שחייתי את שלוש שנותי הראשונות, אלא על ארלוזורוב פינת אדוארד ברנשטיין, סמוך למקום שבו באמת גדלתי. לא היתה לי כמובן ברירה אלא לנסוע לפינת ארלוזורוב-ברנשטיין, ששם, מלבד הימים שהלכתי בחולות, עברתי במשך שמונה שנים, עשרה חודשים בשנה, כמעט מדי בוקר, בהליכה מבית הורי לבית הספר "לדוגמא" ובחזרה – מרחק שבו יכולתי, לו רק רציתי, להגיע לירח.
Translation - French Après tout ça – après la maladie et après la mort et après la douleur et après le rire et après la trahison et après la vieillesse et après la bonté et l’amour et après « le fils sot, tourment de sa mère » et « la femme vaillante » dans toute sa beauté qui m’a été trouvée au fond de l’abîme – après toutes ces choses-là, je me suis éveillé d’un faux sommeil de quatre mois. Et le mal fut et le bien fut et la tristesse fut et le miracle fut et la perte fut et il fut ce qu’il fut et il ne fut pas ce qu’il ne fut pas et qui aurait pu être, et je me suis rappelé. Et la nuit fut. Une nuit refermée sur sa pitance. Je l’ai traversée de cauchemar en cauchemar et je me suis réveillé étourdi de sommeil, j’étais en bonne santé, dans ma maison du 13 de la rue Bilou, et soudain je me suis rappelé que dans la nuit j’avais rêvé de tournevis. Je n’avais nul besoin de tournevis, aussi n’en ai-je pas cherché et n’en ai-je pas trouvé, mais en lieu et place du tournevis qui aurait pu être s’il avait été, j’ai trouvé une vieille carte de Tel Aviv, et parce que la carte était déjà entre mes mains, je l’ai posée et je suis sorti boire un café et j’ai mangé un croissant ou ce qui s’appelle ici un corassan et je suis revenu à la maison, à la carte, et j’ai pensé y chercher la rue où j’habite. J’ai étalé la carte sur la table et je l’ai survolée avec le doigt jusqu’à ce qu’il y atterrisse, mais pas sur la rue Bilou où j’habite et pas sur le croisement tout proche Balfour-Rothschild, où j’ai passé les trois premières années de ma vie, mais sur Arlozorov, au coin Eduard-Bernstein, près de l’endroit où j’ai vraiment grandi. Je n’ai pas eu d’autre choix que de me rendre au croisement Arlozorov-Bernstein, là où, sauf les jours où je coupais par les sables, je suis passé pendant huit ans, dix mois par an, presque tous les matins, sur le chemin de la maison de mes parents à l’école « LeDougma », « L’exemplaire », et retour – un chemin par lequel j’aurais pu, si je l’avais voulu, arriver sur la lune.
Hebrew to French: תיק נעדר - Dror Mishani - Une disparition inquiétante
Source text - Hebrew מצב רוחו של אברהם אברהם הלך והידרדר. אמו הניחה על השולחן את המנה העיקרית שהכינה במיוחד לכבוד יום הולדתו – כבד עוף מטוגן בבצל, פירה וסלט עגבניות חריף. הוא הפסיק לשמוע את השאלות שלה. לעס את האוכל במהירות. היו לו שתי תיאוריות בעניין ההשפעה של הוריו על המקצוע שבחר, האחת הקשורה לאמו והאחרת לאביו. לפי הראשונה, הוא נעשה בלש כאשר חזר בילדותו מבית הספר וניסה לקרוא את סימני מצב הרוח של אמו. הוא פיתח רגישות קיצונית לסימנים, להבעות פנים, לשינויי טון. עוד בחדר המדרגות התאמץ להריח מה בישלה באותו היום כדי לדעת אם הארוחה תסתיים במכות. אם הכינה תבשיל שאהב, בדרך כלל עברה הארוכה בשלום. אם הכינה מאכל שהיה קשה לו לעכל, מסיבות שלא הבין, זה נגמר רע. ריח של פלפל או כרוב ממולא בחדר המדרגות, למשל, היה סימן למכות רצח.
לפי התיאוריה השנייה, הוא נעשה בלש בעת הטיולים עם אביו, בעיקר בשבתות. היה להם משחק שאביו המציא. אביו היה אומר, "אני חושב שאני רואה אישה לבושה מעיל כחול", ואברהם אברהם בן השלוש או ארבע, ממקום מושבו בעגלה, היה סוקר את הרחוב בהתרגשות, עד שהיה מבחין בה ומצביע. כשגדל השתכלל המשחק. אביו היה אומר, "אני חושב שאני רואה איש מאחר לפגישה", ואברהם אברהם היה סורק את הרחוב עד שהיה מאתר גבר לא מגולח חוצה את הכביש באור אדום ומצביע עליו. אביו, שאחז בידו, היה אומר, "בדיוק", והוא היה מאושר.
Translation - French L’état d’esprit d’Abraham Abraham allait en se dégradant. Sa mère déposa sur la table le plat principal qu’elle avait préparé tout spécialement pour son anniversaire – du foie de poulet sauté aux oignons, de la purée et une salade de tomates accompagnée d’une sauce relevée. Il cessa d’entendre ses questions. Il mâchait rapidement. Il avait deux théories concernant l’influence de ses parents sur son choix de carrière. L’une avait trait à sa mère, l’autre à son père. Selon la première, il était devenu détective pendant son enfance, quand il revenait de l’école et tentait de décrypter les indices qui le renseigneraient sur l’état d’esprit de sa mère. Il avait développé une sensibilité exacerbée aux signes, aux expressions du visage, aux changements de ton. Dans la cage d’escalier, déjà, il tentait de deviner d’après l’odeur ce qu’elle avait cuisiné, pour savoir si le repas se terminerait par des coups. Si elle avait préparé un plat qu’il aimait, en général le repas se passerait bien. Si elle avait cuisiné un aliment qu’il avait du mal à digérer, pour des raisons qu’il ne comprenait pas, cela finissait mal. Une odeur de poivron ou de chou farci, par exemple, annonçait une pluie de coups.
Selon la seconde théorie, il était devenu détective pendant les ballades avec son père, surtout durant le week-end. Ils avaient un jeu, tous les deux, que son père avait inventé. Son père disait, « Je pense que je vois une femme qui porte un manteau bleu », et Abraham Abraham, qui avait alors trois ou quatre ans, assis dans sa poussette, scrutait la rue avec excitation, jusqu’à qu’il la voie et la montre du doigt. Au fur et à mesure qu’il grandissait, le jeu se faisait plus complexe. Son père disait, « Je crois que je voie un homme qui est en retard à son rendez-vous », et Abraham Abraham détaillait les passants jusqu’à ce qu’il identifie l’homme pas rasé qui traversait la rue au feu rouge. Son père, qui lui tenait la main, disait alors, « Exactement » et lui, il se sentait heureux.
English to French: The 19th Century Common Hebrew Reader General field: Art/Literary
Source text - English By the turn of the 20th century, the canon of modern Hebrew literature was marked by the emergence of national Hebrew poetry and its engagement in the Zionist nation-building project. It also included an important section of modernist Hebrew prose which was written under the influence of contemporary European poetics.
However, the literary work which firstly introduced popular Hebrew writing to a large number of readers was a novel published in 1853 under the title Ahavat Zion (The Love of Zion). This was an allegoric romance placed in the biblical land of Judah in the period of the Jewish monarchy (around 700 BC.). This historic period was in a meaningful opposition to the civil status of the novel's readers, the 19th century European Jews who were a discriminated minority in the Russian Empire. The novel described the story of Amnon and Tamar, two biblical figures who were removed from their original biblical context, and were now rewritten as two lovers placed in the pastoral views of the land of Juda as it is described in the Book of Kings.
In its neo-classical use of biblical Hebrew as in the pastoral topos it employs, the novel Ahavat Zion could hardly be considered as a revolutionary work. Its importance is driven from its mediating position between the religious connotation of the biblical themes and the emerging Jewish national revival. About three decades after its first publication, in the 1880's, a renewed public sphere emerged composed of Jewish readers who conceived of the reading of Hebrew mainly as an engagement in the nation-building project.
Translation - French Le lecteur lambda de l’hébreu au XIXe siècle
Au tournant du XXe siècle, les canons de l’hébreu littéraire moderne ont été façonnés par une poésie nationale émergente, idéologiquement engagée en faveur du projet sioniste de renaissance nationale. Cette tendance était aussi sensible dans une bonne partie de la prose hébraïque moderne, qui était d’autre part influencée par les courants littéraires contemporains en vogue en Europe.
Toutefois, la première œuvre littéraire à avoir introduit un écrit populaire en hébreu auprès d’un large public a été un roman publié en 1853 et intitulé A’avat Tsion, « L’amour de Sion ». Il s’agissait d’un roman allégorique dont l’intrigue se déroulait au royaume biblique de Juda à l’époque de la monarchie, vers 700 avant notre ère. Le choix de cette période de l’histoire était très significatif, car les lecteurs contemporains vivaient alors dans une situation politique radicalement différente et leur statut civil dans l’Empire russe du XIXe siècle était celui d’une minorité sujette à la discrimination. Le roman raconte l’histoire de deux amants, Amnon et Tamar, deux figures qui apparaissent dans l’Ancien Testament. Mais le contexte biblique d’origine est remplacé par le paysage pastoral du royaume de Juda, tel qu’il est décrit dans les livres des Rois.
L’ouvrage fait un usage néo-classique de l’hébreu biblique et du topos pastoral qui n’a rien de révolutionnaire en soi. Toutefois, l’importance de l’œuvre réside dans la fusion qu’elle opère entre l’univers de la Bible, religieusement connoté, et le renouveau du nationalisme juif, d’essence plus laïque. Le roman a d’ailleurs connu un regain d’intérêt quelque trente ans après sa publication, autour des années 1880, lorsque la lecture de l’hébreu est devenue pour une nouvelle sphère de lecteurs la marque d’un engagement dans le projet de reconstruction nationale.
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Experience
Years of experience: 16. Registered at ProZ.com: Mar 2017.
Je suis titulaire d’une licence en psychologie, d’une maîtrise en littérature et d’un doctorat en philosophie de l’Université Hébraïque de Jérusalem, où j’ai enseigné différents cours de théories littéraires et de littérature française, en français et en hébreu, de 2002 à 2016.
J’ai participé à de nombreux colloques, tant en français qu’en anglais et en hébreu. J’ai publié plusieurs articles dans des revues spécialisées et un essai publié aux éditions Champion en 2018. Parallèlement à la poursuite de mes recherches en littérature, j’enseigne actuellement en tant que conférencière indépendante dans différentes structures.
Je dispose d’un solide bagage culturel dans le domaine des humanités et en sciences sociales : littérature, philosophie, histoire, histoire de l’art, psychologie et sociologie. Je suis parfaitement bilingue français-hébreu, cependant mes traductions vers l’hébreu sont réservées à un usage privé.
Pour avoir moi-même publié, j’accorde une très grande importance à la relecture et à la révision de textes traduits. Mon rythme de traduction est relativement lent (2,000 à 3,000 mots/jour) car je ne sacrifie pas la rigueur à la productivité.
Mes coordonnées personnelles et mon cursus académique sont consultables à la page « Profil », https://huji.academia.edu/SylvieMeyer.